Un train peut en cacher un autre (bis)

Les interrogations vont bon train depuis l’annonce par Ursula von der Leyen du plan de la Commission, dans l’attente des décisions des chefs d’État et de gouvernement. Quels montants seront finalement retenus pour le partage des subventions et des prêts, comment seront-ils répartis entre pays et selon quelles modalités et conditions seront-ils attribués ? Vaste programme de négociation auquel il manque un volet qui n’est pas moins essentiel au dispositif.

Les fictions sur lesquelles l’euro repose, faute de clarification

Ils n’iront pas loin avec l’ouverture auprès du MES d’une ligne de crédit de 240 milliards d’euros, dans laquelle les pays de la zone euro pourront tirer dans la limite de 2% de leur PIB. L’Eurogroupe d’hier vendredi n’a fait que formaliser une décision déjà prise, sans rien y rajouter. Si ses membres ont comme vraisemblable échangé des propos plus ou moins amènes après la sommation de la Cour de Karlsruhe à la BCE, rien n’en a pour l’instant filtré.

Deux dangereux précédents de l’arrêt de Karlsruhe

Qui doit avoir le dernier mot d’eux ou de la Cour Européenne de Justice ? Les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe pensent que ce sont eux et viennent de le faire savoir. C’est une nouveauté qui crée un dangereux précédent en Europe, si les juridictions nationales de différents pays décidaient de suivre leur exemple. En Hongrie ou Pologne par exemple. À leur initiative, le démantèlement de l’Europe acquière une nouvelle dimension.

La dynamique allemande qui participe du démantèlement de l’Europe

Rien, tout au contraire, n’annonce un déblocage de la politique budgétaire européenne dans les temps à venir. Et les autorités allemandes entrainent leur pays tout entier dans des dogmes devenus des diktats. L’Europe doit selon elles opérer son désendettement à la force du poignet, pays par pays, en prenant l’Allemagne pour exemple, on connait la chanson. Quand bien même son modèle reposant sur l’exportation est menacé par Donald Trump et qu’en tout état de cause tout le monde ne peut pas être exportateur net à la fois.